Nadia Belkaied

Composition du jury

Résumé

Notre recherche a émergé suite à une réflexion autour de la consommation touristique et de la richesse des réactions qu’elle engendre du fait de la multitude des besoins auxquels elle répond. Si les processus cognitifs, perceptuels, sensoriels ou encore émotionnels ont été largement étudiés, nous avons soulevé un gap dans la recherche en marketing touristique sur les réactions imaginatives. Géographes et sociologues du tourisme sont pourtant unanimes sur le lien étroit qui existe entre le système touristique et les imaginaires qui l’alimentent, le modèlent et l’orientent. A partir de là, nous avons décidé de placer l’imaginaire au centre de notre réflexion sur la relation touriste-destination en inscrivant celle-ci dans une perspective postmoderno-interprétative. Une première méthode qualitative, la netnographie, nous a permis de penser l’imaginaire touristique autour de trois composantes : une représentationnelle, une relationnelle (elle regroupe l’interaction sociale et l’interaction avec le lieu) et une identitaire (elle se réfère à la prise de conscience et l’image de soi). Elle a été complétée par une approche par récits de vie. Celle-ci a permis d’isoler trois profils imaginatifs (confirmé, intermédiaire, novice) qui se distinguent chacun par une façon de voyager ainsi qu’une finalité perçue du voyage. Ces profils imaginatifs correspondent chacun à un type de voyageur (engagé, équilibré, récréatif) et à une combinaison spécifique des trois composantes de l’imaginaire. La mobilisation de l’imaginaire dans un contexte de consommation touristique trouve ainsi toute sa légitimité dans l’enrichissement de la recherche en marketing touristique par des concepts empruntés à des champs disciplinaires voisins. D’un point de vue managérial, nous proposons le profil imaginatif comme critère de segmentation. Nous estimons en effet qu’une adaptation du marketing-mix au profil(s) imaginatif(s) cible(s) serait créatrice de valeur.

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