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Soutenance
Le 2 décembre 2024
Les pratiques de gestion des bénéfices au cœur de la stratégie financière des exploitations agricoles : financement, performance et impact du changement climatique
Composition du jury
Geoffroy ENJOLRAS | Université Grenoble-Alpes | Directeur de thèse |
François AUBERT | Université Clermont-Auvergne | Rapporteur |
Jean-Laurent VIVIANI | Université de Rennes | Rapporteur |
Philippe MADIÈS | Grenoble IAE-INP - Université Grenoble Alpes | Co-Directeur de thèse |
Anaïs HAMELIN | Université de Strasbourg | Examinatrice |
Nathalie GONTHIER-BESACIER | Professeur des universités, Grenoble INP-UGA | Examinatrice |
Résumé
Cette thèse se concentre sur l'identification du rôle de la gestion des bénéfices dans la gestion des exploitations agricoles. La première étude examine dans quelle mesure les exploitations agricoles pratiquent la gestion des bénéfices pour améliorer leur accès au financement.Les exploitations agricoles dépendent fortement des prêts bancaires pour leur développement. Cependant, on sait peu de choses sur leur capacité à manipuler leurs bénéfices pour augmenter leurs chances d'obtenir un prêt. La détection et la mesure de la gestion des bénéfices reposent sur deux modèles comptables d'accruals couramment utilisés dans la littérature : le modèle de Jones modifié et le modèle d'appariement des performances. Nous utilisons des données du Farm Accountancy Data Network (FADN), représentatif des exploitations professionnelles françaises sur la période 2000-2021. Nous estimons deux modèles de données de panel, l'un avec des modèles logit et l'autre avec des modèles basés sur la méthode des moments généralisés (GMM), pour expliquer l'effet de la gestion des bénéfices sur l'accès au crédit des exploitations. Nous montrons que cette stratégie leur permet d'accroître leur capacité d'emprunt tout en réduisant leurs coûts d'emprunt.
La deuxième étude examine les impacts à court et à long terme du changement climatique sur les pratiques de gestion des bénéfices des exploitations agricoles. En effet, les bénéfices des exploitations sont très sensibles à l'augmentation de la volatilité des conditions météorologiques, et les agriculteurs adoptent plusieurs stratégies pour atténuer les impacts négatifs du risque climatique. Alors que les pratiques techniques de gestion des risques (diversification, irrigation) ou les pratiques financières de gestion des risques (assurance-récolte) ont été étudiées dans la littérature, peu de choses sont connues sur l'impact des menaces climatiques sur les décisions comptables des exploitations agricoles et la gestion des bénéfices. Nous identifions et mesurons la gestion des bénéfices à l'aide du modèle de Jones modifié. Nous utilisons des données comptables du FADN. Une série de régressions explique l'effet à long terme des écarts de température et de précipitations sur la gestion des bénéfices et examine plus avant l'impact des conditions météorologiques défavorables sur cette gestion. Les résultats montrent clairement qu'à court et à long terme, les sources de risque liées aux conditions météorologiques et climatiques entraînent une stratégie significative de gestion à la baisse des bénéfices : conditions annuelles chaudes et sèches, survenance d'une catastrophe naturelle, et écarts par rapport aux tendances de long terme des températures et des précipitations. Les agriculteurs intègrent donc les effets du climat et des conditions météorologiques dans leurs décisions comptables, vraisemblablement dans le but d'accroître leur résilience face à ces changements structurels.
La troisième étude prend en compte les caractéristiques distinctives des exploitations agricoles et utilise quatre perspectives différentes pour analyser les pratiques comptables agricoles et leur impact sur la performance financière des exploitations. Face aux risques de rendement, de prix et aux aléas climatiques auxquels elles sont confrontées, les exploitations agricoles ont de fortes incitations à manipuler leurs bénéfices. Nous identifions et mesurons les pratiques comptables selon quatre dimensions différentes : les accruals anormaux, la persistance, la régularité et la réactivité. Nous examinons leur impact sur la performance des exploitations, mesurée par le rendement des actifs et les flux de trésorerie libres par rapport aux actifs totaux. Nous utilisons des données du FADN. Nos résultats montrent qu'en moyenne, quelle que soit l'année et la spécialisation, les exploitations agricoles tendent à manipuler leurs bénéfices, ce qui affecte négativement leur performance.
Date
14h
Localisation
CERAG - Salle RDC
150 rue de la Chimie
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